Face à des centaines de candidatures pour un poste, les entreprises ont bien du mal à dénicher la perle rare. Durant des années, les recrutements se sont réalisés sous le joug des diplômes, laissant alors s’échapper des personnes certes moins qualifiées, mais dont l’état d’esprit et le savoir-être auraient pourtant suscité les mêmes bénéfices. Aujourd’hui, les choses sont quelque peu différentes. La transformation croissante du marché du travail, en partie causée par la digitalisation de notre société, incite les recruteurs à revoir leur processus de recrutement. Pour trouver des profils complets, capables de s’adapter aux moindres évolutions du marché, managers et DRH s’intéressent désormais à deux sortes de compétences : les soft skills et les hard skills. Mais alors quelles sont leurs différences ? Comment les distinguer ? Sont-elles complémentaires ? Autant de questionnements auxquels nous allons répondre à travers cet article.
Les hard skills : des compétences techniques indispensables
Les hard skills, ou compétences dures, désignent l’ensemble des compétences techniques acquises par l’apprentissage. Lorsque nous parlons d’« apprentissage », nous faisons référence aux années passées sur les bancs de l’école, que ce soit dans le cadre d’une formation initiale ou par le biais de la formation continue. À cela s’ajoutent les expériences professionnelles significatives permettant la maîtrise d’un sujet en particulier. Les hard skills ont donc la particularité d’être facilement identifiables (diplôme, certification, attestation, etc.) et mesurables (tests techniques, entre autres) par les recruteurs. Il y a encore quelques années de cela, ces compétences étaient considérées comme le principal sésame vers l’emploi. En effet, les entreprises ont longtemps privilégié les diplômes, et, plus largement, les savoir-faire pour recruter un candidat.
Aujourd’hui, nous faisons face à un revirement ; les hard skills ne sont plus aussi déterminantes qu’autrefois, mais restent utiles pour enrichir votre CV et le rendre plus attrayant aux yeux des recruteurs, cela pour vous donner toutes les chances d’être convoqué en entretien.
Les hard skills les plus sollicitées en entreprise
Au risque de vous déplaire, il n’existe pas, à proprement parler, une liste exhaustive de hard skills. À défaut d’une liste complète, on peut tout au plus essayer de recenser celles qui sont les plus plébiscitées en entreprise. Sur ce sujet, le réseau social LinkedIn nous a facilité la tâche. En effet, ce dernier a récemment sorti une étude relayant les principales « compétences dures » recherchées par les entreprises et les directeurs de ressources humaines, entre autres. On retrouve notamment :
- la maîtrise des réseaux sociaux. Facebook, LinkedIn, Twitter, Instagram, Snapchat… sont autant de plateformes à connaître sur le bout des doigts pour susciter un quelconque intérêt des recruteurs. En effet, les entreprises, toutes tailles confondues, ont tout intérêt à tirer profit des réseaux sociaux pour tisser des liens singuliers avec leurs clients et partenaires commerciaux ;
- la maîtrise d’un ou plusieurs langages de programmation. Des compétences en codage sont dans certains secteurs indispensables. Les startups ont notamment besoin de profils polyvalents sachant coder, et ayant une forte culture numérique pour évoluer rapidement ;
- la maîtrise d’une langue étrangère. De plus en plus de postes requièrent de savoir parler et écrire une langue étrangère. L’anglais est largement valorisé dans le monde de l’entreprise, mais d’autres langues considérées comme étant plus « exotiques », comme le mandarin ou le russe, peuvent également vous ouvrir de nombreuses portes ;
- la maîtrise de l’orthographe. De bonnes capacités en rédaction, et notamment un bon niveau en orthographe et en grammaire, sont indispensables pour communiquer avec aisance et donner une bonne image de l’entreprise à ses collaborateurs et à ses clients. La vitesse de dactylographie est une compétence complémentaire qui peut également faire la différence entre deux profils jugés « similaires » ;
- la maîtrise de logiciels. Bien connaître la suite Microsoft Office, et notamment Word et Excel, est parfois nécessaire pour prétendre à un poste. Même chose pour les logiciels d’édition de l’image ou de montage vidéo (Photoshop, Adobe première pro, etc.).
Désormais, ces seules compétences ne suffisent plus pour obtenir un emploi. Les nouvelles exigences du marché du travail imposent de composer avec des compétences dites comportementales, indispensables pour s’adapter aux évolutions rapides de notre société.
Les soft skills : des compétences comportementales décisives
Les soft skills, également appelées « compétences douces » en français, ou compétences comportementales, désignent l’ensemble des compétences inhérentes au savoir-être d’un individu. Cela met donc à l’écart toutes les compétences qui auraient été acquises par une certification, un diplôme, ou encore l’expérience. Pour en savoir plus sur la définition des soft skills, nous avons dédié une page à ce sujet.
Parmi les soft skills les plus recherchées par les entreprises se trouvent :
- la gestion du stress ;
- l’esprit d’équipe ;
- l’adaptabilité et la flexibilité ;
- la prise de décisions ;
- la capacité à résoudre des problèmes ;
- l’autonomie ;
- la créativité ;
- le leadership ;
- la collecte et l’analyse d’informations ;
- la capacité à gérer des conflits…
En soi, ces compétences comportementales n’ont rien de nouveau. En effet, de nombreux métiers les intègrent déjà dans leur champ de compétences. On pense notamment aux métiers où l’« humain » est omniprésent, comme les métiers du secteur médical, paramédical, social ou administratif, pour ne citer qu’une partie d’entre eux.
Par exemple, un médecin doit savoir prendre des décisions et résister au stress, un éducateur spécialisé doit savoir analyser et gérer des situations conflictuelles rapidement et une secrétaire médicale doit savoir communiquer efficacement, tant avec les patients qu’avec ses collègues de travail…
Ce qui change aujourd’hui, c’est l’élargissement de ces compétences vers d’autres secteurs qui, auparavant, avaient toujours eu recours aux compétences techniques pour recruter leur(s) candidat(s).
Comment expliquer l’intérêt croissant des soft skills en entreprise ?
Si tous les secteurs sont dorénavant concernés par les soft skills, c’est parce que notre société, et plus particulièrement le marché du travail, évolue à grands pas. L’Internet, le développement des réseaux de communication, l’intelligence artificielle, la robotisation, le numérique et la digitalisation de notre société engendrent de profonds bouleversements technologiques et organisationnels que les hommes ont peine à maîtriser. Et ces évolutions sont d’autant plus impactantes qu’elles ne cessent d’augmenter chaque année.
Par conséquent, pour tenir la cadence et survivre dans un monde de plus en plus concurrentiel, les entreprises, quelle que soit leur taille, doivent savoir s’adapter aux moindres variations de leur environnement — un environnement qui est par ailleurs à l’affût des moindres opportunités techniques. Pour corroborer nos dires, l’Institut pour le futur (un groupe de réflexion américain) estime que plus de 80 % des emplois qui seront occupés à l’horizon 2030 n’existent pas encore aujourd’hui. C’est dire la manière dont ces nouvelles technologies vont bouleverser le marché du travail dans les prochaines décennies…
Dans ces circonstances, les soft skills apparaissent plus que jamais comme l’une des solutions majeures pour suivre la dynamique inéluctable dans laquelle le marché du travail s’engouffre. L’enjeu pour les organisations est donc de recruter des candidats dotés de compétences comportementales qui leur permettront de s’adapter facilement aux changements à venir, entre autres.
Vers une nouvelle méthode de recrutement ?
Notez que si les recruteurs font la part belle aux compétences douces, les hard skills n’en sont pas pour autant mises de côté. En effet, même si leur importance a quelque peu diminué lors des phases de recrutement, les compétences techniques restent encore aujourd’hui déterminantes pour trouver un emploi. En d’autres termes, détenir une certification ou un diplôme sera toujours un prérequis dans de nombreux secteurs d’activité.
Les hard skills ont donc l’avantage de vous ouvrir des portes et de lever les premiers barrages d’un recrutement. N’oubliez pas que la plupart des recruteurs, malgré l’émergence des soft skills, regardent volontiers si votre profil technique est en adéquation avec le poste proposé. Certains secteurs d’activité ne vous laisseront donc aucune chance si votre savoir-faire n’est pas validé par un diplôme, ou à défaut par une expérience significative dans le milieu.
Dans cette configuration, les soft skills sont en quelque sorte un complément indispensable, servant à donner de l’épaisseur à votre profil d’une part, et à vous différencier des autres candidats d’autre part. Pour évaluer vos compétences comportementales, un recruteur peut user de plusieurs techniques : mises en situation, jeu d’évasion et tests de personnalité pour les plus connus. Vous pouvez également transmettre lors de l’entretien d’embauche tout document exhaustif (recommandation écrite d’un ancien manager ou d’un ancien supérieur hiérarchique) faisant état de votre comportement en milieu professionnel. En jouant la carte de la transparence, vous prouverez également que vous êtes sensibilisé aux enjeux des compétences comportementales.