Que ce soit pour trouver un emploi ou pérenniser un poste, il est fondamental aujourd’hui de savoir identifier et développer ses compétences professionnelles, qu’elles soient techniques, opérationnelles, relationnelles ou comportementales. Le marché de l’emploi, et plus globalement, notre société tout entière est plus que jamais en transition : économique d’une part et sociale d’autre part. Pour résister à ces changements multiples et réussir sa vie professionnelle, avoir une bonne vision de ce qu’attendent les recruteurs et employeurs est indispensable. C’est pourquoi nous traiterons à travers ce guide des enjeux du savoir-faire et du savoir-être en entreprise ainsi que des moyens pour mettre en valeur ses compétences.
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Les trois piliers de la compétence professionnelle
En France, les compétences professionnelles reposent sur un triptyque — savoir, savoir-faire et savoir-être — plus ou moins admis par la plupart d’entre nous. Ces trois compétences sont liées les unes aux autres et forment un tout cohérent. Elles sont mobilisées à tous les niveaux de l’entreprise et rendent compte du plein potentiel d’un individu dans le contexte professionnel.
En quoi consistent-elles réellement ?
Le savoir correspond à l’ensemble des connaissances acquises, soit par l’apprentissage (MOOC, études, lectures diverses, etc.), soit par l’expérience. Le savoir-faire quant à lui témoigne de l’habileté d’un individu à mobiliser ses expériences professionnelles d’une part et ses connaissances théoriques d’autre part dans l’application d’une tâche particulière ou d’un métier. Quant au savoir-être, il désigne l’ensemble des qualités humaines et des qualités personnelles activées dans le domaine professionnel.
Notons que la conception anglo-saxonne, par son approche binaire, est quelque peu différente de la nôtre puisqu’elle distingue seulement deux types de compétences :
- les hard skills — compétences dures. Elles regroupent le savoir et le savoir-faire. Ce sont en réalité les compétences techniques validées par une formation ou un diplôme ;
- les soft skills — compétences douces. Elles correspondent à ce que nous, Français, appelons le savoir-être (compétences humaines et compétences relationnelles). C’est-à-dire toutes les compétences personnelles qui ne réfèrent pas à un quelconque apprentissage ou à un diplôme, mais plutôt à des aptitudes et qualités comportementales reflétant plus ou moins fidèlement la manière dont nous nous comportons en entreprise. On peut citer notamment l’esprit d’équipe, la gestion du stress, l’écoute active, la gestion des conflits, la flexibilité, la résolution de problèmes complexes, la créativité, la communication, le leadership…
Cette conception anglo-saxonne est très importante à saisir, car c’est elle qui domine actuellement dans le secteur du management et des ressources humaines. Un tel changement de paradigme n’est pas sans conséquence puisqu’il modifie toutes les règles du jeu en matière de recrutement.
Le savoir-être : une compétence majeure
Pour pallier les changements du monde du travail, les employeurs et, plus globalement, l’ensemble des services RH revoient leur manière de recruter. Autrefois, avoir des compétences techniques était largement privilégié dans les phases de recrutement. Dorénavant, le savoir-être compte tout autant, sinon plus pour prétendre à un poste.
Et pour cause, dans un contexte d’innovations continues causé par le numérique d’une part et l’automatisation d’autre part, le marché de l’emploi se transforme rapidement. Pour tenir ce rythme, nous devons chaque jour nous réinventer et solliciter toujours plus de compétences afin de garantir notre employabilité. Plusieurs études ont d’ailleurs prédit qu’un cinquième des emplois actuels disparaîtrait à cause du numérique et de l’intelligence artificielle pour laisser place à d’autres métiers nouveaux.
C’est pourquoi les compétences liées au savoir-être sont si importantes aujourd’hui, car elles sont les seules à témoigner véritablement de la capacité d’un candidat à se renouveler et à s’adapter rapidement aux exigences de demain. Le World Economic Forum a d’ailleurs, par le biais d’une enquête menée dans 15 pays, listé les compétences indispensables à détenir dès 2020 :
- la résolution de problèmes complexes ;
- la pensée critique ;
- la créativité ;
- la gestion des équipes ;
- une bonne capacité de coordination ;
- l’intelligence émotionnelle ;
- le discernement et la prise de décision ;
- une bonne communication (souci du service client notamment) ;
- la capacité à négocier ;
- la souplesse cognitive.
Ainsi, à une époque de grande complexité (concurrence exacerbée, évolutions technologiques rapides, économies volatiles, etc.), le savoir-être est plus que jamais au centre des attentions des entreprises. C’est pourquoi les demandeurs d’emploi ont tout intérêt à savoir identifier l’ensemble de leurs compétences pour les mettre en avant lors d’un entretien d’embauche.
Le savoir-être complémentaire au savoir-faire
Notez qu’il ne s’agit pas de laisser de côté les savoirs et savoir-faire. Posséder des compétences techniques est toujours aussi important qu’auparavant. En effet, pour être pilote de ligne, ingénieur automobile ou infirmier, la validation d’un diplôme ou le suivi d’une formation professionnalisante sera toujours nécessaire pour attirer l’œil des employeurs. En d’autres termes, les savoirs et savoir-faire vont vous permettre de lever les premières barrières d’un processus de recrutement ; ce peut être la phase de sélection des candidatures (CV et lettre de motivation) par exemple. Mais si ces deux compétences vous aident à décrocher un entretien, elles ne vous seront d’aucune utilité pour le réussir…
Et c’est précisément à ce niveau-là que le savoir-être prend le relai. En effet, à diplôme égal, les recruteurs vont devoir trancher entre plusieurs personnalités pour n’en sélectionner qu’une : celle qui correspondra le plus à l’esprit de l’entreprise et qui sera capable, par ces compétences comportementales, de s’adapter aux moindres transformations à venir.
Comment mettre en avant vos compétences
Si le savoir-faire peut s’évaluer assez facilement par l’intermédiaire de tests techniques ou par la validation d’un diplôme, cela n’est pas tout à fait la même chose pour le savoir-être, qui reste une notion subjective et difficilement démontrable à un instant T.
Ainsi, pour évaluer de telles compétences, un recruteur se sert de plusieurs moyens tels que les mises en situation et les tests de personnalité, entre autres. Cela lui permettra de valider plusieurs points :
- Savez-vous facilement vous intégrer dans une équipe ?
- Avez-vous prouvé par le passé votre capacité à apprendre ?
- Savez-vous bien communiquer ?
- Comment vous comportez-vous face à une situation stressante ?
- La créativité est-elle une seconde nature pour vous ?
Autant de questions qui ne vous seront pas posées directement, mais qui, au cours de l’entretien, seront plus ou moins validées. Mieux vaut donc s’y préparer en essayant de vous remémorer toutes les situations personnelles et professionnelles vécues qui pourraient démontrer tout ou partie de vos compétences transversales.
Aussi, n’hésitez pas à questionner vos anciens collègues, managers et supérieurs hiérarchiques. Et si possible, demandez-leur un document écrit sur la manière dont ils vous perçoivent dans un environnement professionnel. Cela aura l’avantage de prouver à vos interlocuteurs que vous connaissez d’ores et déjà les enjeux du savoir-être en entreprise, de quoi prendre un peu d’avance sur les autres !